
22 septembre 2025
Faut-il ou non rendre hommage à Charlie Kirk ?
Alors autant le dire d’emblée, avant que les passions ne se déchaînent, le titre de mon édito comporte un point d'interrogation, afin de résumer cette question qu’on a beaucoup entendue ces derniers jours, notamment au Parlement européen : faut-il ou non rendre hommage à Charlie Kirk ?
Ça ne vous a pas échappé : Charlie Kirk était une personnalité qui ne laissait pas indifférent et dont l’assassinat le 10 septembre dernier a déclenché une véritable tempête médiatique à la résonance internationale. D’un côté, il y a eu une pluie d’hommages de la part de ses partisans républicains aux États-Unis, mais aussi en Grande-Bretagne où une marche gigantesque a mobilisé au moins 110 000 personnes dans les rues de Londres ce week-end. Des personnalités de premier plan du monde sportif, culturel et politique ont déploré la perte d’un véritable patriote, courageux, généreux et extrêmement brillant, à seulement 31 ans et qui laisse derrière lui une femme et deux enfants. Et puis de l’autre côté, il y a ceux qui refusent de voir en Charlie Kirk un martyr ou un quelconque héros, des personnes qui déclarent n’éprouver aucune compassion, postent des messages anti-Charlie sur les réseaux ou estiment que sa mort par balle n’est qu’un effet boomerang du 2ème Amendement qu'il défendait vigoureusement ou des propos haineux qu’il aurait répandu. Ce n’est pourtant pas parce qu’on défend le port d’armes que l’on mérite de mourir par balle. Quant aux propos haineux, le conditionnel reste de mise, j’y reviendrai tout à l’heure.
Et la France dans tout ça ? Et bien, ne connaissant que très peu Charlie Kirk avant son assassinat, nos médias - et parfois même nos universitaires - ont joué au petit jeu des séquences vidéos et citations sorties de leur contexte, pour nous offrir, comme ils savent si bien le faire, un florilège de raccourcis dépeignant Charlie Kirk comme un jeune homme suprémaciste, masculiniste, trumpiste, poutiniste, nationaliste, complotiste, propagandist et qui, de surcroît, avait le malheur d’être philosémite et donc de soutenir Israël… Autant vous dire que les portraits de Charlie Kirk dans l’Hexagone sont loin d’être élogieux et si les journalistes ne sont pas allés jusqu’à se féliciter de la mort de l’influenceur, leurs propos contribuent à tout le moins à la relativiser.
Pour ma part, je vais être honnête : je ne connaissais pas personnellement Charlie Kirk et je ne le suivais pas sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, pas plus qu’il y 10 ans après les attentats de Charlie Hebdo, je ne saurais affirmer que “Je suis Charlie”. J’ai pourtant immensément plus en commun avec Charlie Kirk qu’avec le journal satirique et j’assume vouloir lui rendre hommage, sans pour autant m’assimiler totalement à lui. Comme vous et moi, Charlie Kirk n’était pas parfait et dans le cadre de ses activités politiques et médiatiques, il a pu lui arriver d’être agressif, provocateur et peut-être même extrême dans certains de ses propos, que l’on peut toutefois mieux comprendre en les contextualisant. Par exemple, lorsqu’il dit cette phrase qui a été beaucoup reprise dans les médias "Si je vois un pilote d’avion noir, je vais me dire : Mon Dieu, j’espère qu’il est qualifié", il fustige avant tout la discrimination positive qui conduit à une politique de quotas et parfois à confier des responsabilités à des personnes parce qu’elles représentent une minorité et non parce qu’elles possèdent des compétences.
Bien sûr, il faudrait beaucoup de temps pour déconstruire une à une les étiquettes mensongères qu’on a pu coller à Charlie Kirk, d’autant plus qu’à notre époque, on nazifie volontiers tous ceux qui n’adhèrent pas aux idées dites “progressistes”. Allez réaffirmer publiquement comme Charlie la distinction biologique entre un homme et une femme, opposez vous comme lui ouvertement à l'avortement et au lobby LGBTQIA+, dénoncez l’islamo-gauchisme et l’idéologie woke… et vous voilà devenu héritier d’Hitler ! Mais comme un hommage n’est pas une dénazification, plutôt que de dire ce que n’était pas Charlie Kirk, j’aimerais terminer cet édito en rappelant ce qu’il était.
Patriote : oui, il aimait profondément son pays, les Etats-Unis et les américains, tout en encourageant volontiers chaque nation à préserver son identité propre. Conservateur, également. Mari d’Erika et père d’un petit garçon et d’une petite fille, il était attaché aux valeurs familiales issues de la Bible. Un livre qu’il ne connaissait pas seulement de manière intellectuelle, mais qu’il était capable de manier comme une arme spirituelle pour répondre à tous ceux qui venaient débattre avec lui lors des fameuses sessions "Prove me Wrong" ("Prouve moi que j’ai tort"). Pour Charlie Kirk, chrétien convaincu, disciple de Jésus bien plus que de Donald Trump, toutes les occasions étaient bonnes pour partager le message de l’Evangile et l’amour de Dieu pour tous les humains, quels que soient leur statut social, leur orientation sexuelle ou leur couleur de peau. Avec calme et respect - car c’était un défenseur invétéré de la liberté d’expression et du débat contradictoire-, Charlie Kirk était par exemple capable de dire à une personne revendiquant son homosexualité qu’il n’approuvait pas sa manière de vivre mais que Jésus l’aimait, voulait la sauver et la restaurer dans son identité. Charlie Kirk était entier, sans compromis et son amour de la vérité indéniable.
Il y a quelques mois, on lui a demandé ce qu’il dirait à un homme qui vient de se faire tirer dessus et à qui il ne reste plus que 30 secondes à vivre ? "La seule chose qui compte, a-t-il répondu, c’est de savoir si Jésus-Christ est votre Sauveur et Seigneur. Ce n'est pas de connaître l'état de votre compte en banque, ni tout le bien que vous avez pu accomplir. Non, le plus important est de savoir qui est Jésus pour vous. Pour certains, c’est un excellent conteur d'histoires. Pour d'autres, c’est quelqu'un de bien ou encore un personnage historique… Mais Aucune de ces réponses ne vous accordera le salut éternel. C'est seulement au travers de la repentance, c'est-à-dire si vous acceptez de recevoir dans votre vie Jésus comme sauveur et seigneur, que vous serez délivré de la condamnation éternelle."
Le 10 septembre dernier, c’est sur Charlie Kirk que l’on a tiré. Bien trop jeune pour mourir mais prêt à partir. Il laisse un exemple remarquable de foi et d’engagement. Il est désormais à la maison. At Home.
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